Le Lac noir

Reconnaissant aisément sa camarade, la jeune Gryffondor décida de se lever et d'illuminer l'endroit de sa baguette, tout en gardant un visage fermé, les yeux fixés sur le visage de sa camarade. Une fois qu'elle sera à sa hauteur, elle la gratifiera d'un simple.

- Bonsoir, Selena.

-Isina, Bonsoir à toi aussi

répondit la Poufsouffle sur un ton très simple, lissant du plat de la main son uniforme déjà impeccable.

-Puis-je te demander ce que tu fais en dehors du couvre-feu dans le parc ?

La question était dite avec un sourire, mais le ton était à peine agréable.

- Eh bien, je compte bien élucider cette histoire de meurtre, puisque personne ne semble capable de le faire. Je pense être assez âgée et suffisamment douée pour pouvoir me prémunir d'un danger éventuel dans le parc, de plus, mon observation pourrait servir au corps enseignant et préfectoral si jamais je venais à récolter des informations sur un potentiel suspect.

Un fin sourire se dessina sur ses lèvres.

- Mais je te retourne la question, que fait une si jolie jeune fille seule dans le parc à cette heure ? Tes fonctions de préfète ne te protègent pas du meurtrier, tu sais.

-Mes fonctions de préfètes consistent entre autre à faire des rondes à minuit pour interpeller les contrevenant, comme toi, au couvre feu.

Elle croisa ses bras sur sa poitrine, de sorte à se donner un air un peu plus autoritaire.

-J'ai donc parfaitement le droit d'être là par rapport à toi. De plus, tes arguments sur ton âge valent aussi pour moi. Je te trouve d'ailleurs, très présomptueuse de penser que tu peux résoudre ce mystère seule, là où des Aurors ont échoué. Qu'est-ce qui te fais penser que tu peux y arriver Miss Holmes ?

- L'instinct. Les aurors sont enfoncés dans une routine qui ne leur permet pas d'élargir leur champ de réflexion, à mon humble avis. Alors que toi, ou moi, nous pouvons développer une nouvelle piste que ces aurors seraient capable de survoler sans s'y attarder.

Elle croisa les bras elle aussi, et adressa un nouveau sourire à la Poufsouffle.

- Ne t'en fais pas, je ne prendrais pas de risques inconsidérés.

-Tu es trop arrogante pour réussir. Assez discuté, debout, et rentre au chateau

Dis la Poufsouffle en éclairant sa montre avec sa baguette.

- Arrogante ? Je ne vois pas en quoi j'ai fait preuve d'arrogance, je n'ai fait qu'exposer mon point de vue.

Elle demanda ensuite, la moue boudeuse.

- Tu m'accompagnes au moins ?

-Les aurors sont des enquêteurs experimentés, et de plus, ils en savent sûrement plus que nous sur cette histoire, ce qui change beaucoup de chose. Qui te dis que ce tueur n'agit pas uniquement les mardi soir à 2h du matin ? Absolument rien. Il est arrogant de penser qu'à 15 ans, nous sommes supérieur à des personnes formés

Un sourire moqueur se forme sur ces lèvres.

-Mademoiselle à maintenant peur du tueur ?

- Il est tout aussi stupide d'envoyer des préfets patrouiller seuls dans la nuit dans ce cas.

Dit elle avec un nouveau sourire. Elle s'avance ensuite à la hauteur de sa camarade.

- Ce n'est pas cet assassin qui m'effraie, c'est la solitude.

La Poufsouffle ne bouge pas d'un iota de sa position, le regard fermement ancré dans celui de sa camarade.

-Et bien, nous ne sommes pas concerné par ce tueur en série, il n'y a donc aucun risque.

Elle allait répliquer mais elle tourna la tête vers le bruit, laissant entrevoir l'espace d'un instant un peu d'inquiétude sur son visage.

- Je ne le savais pas allergique aux préfets.

Isina n'hésite pas un instant et lance un Petrificus Totalus sur le buisson suspect, dans le doute.

Le sortilège de la rouge fait sursauter la jaune un très court instant, surprise avant qu'elle ne se reprenne.

-Et bien, aucun d'entre nous n'a été attaqué jusque là...

Une voix bien connue des deux sorcières se fit entendre juste derrière elle.

-Mesdemoiselles ? Que faîtes vous donc ici à une heure si tardive ?

Le professeur avait une voix douce et apaisé, un sourire aux lèvres.

- J'inspectais le parc en compagnie de mon amie, professeur. Je me suis dis que ce n'était pas prudent de la laisser faire sa ronde seule avec tout ce qu'il se passe dernièrement, vous n'êtes pas d'accord ?

Dit elle en toisant sa camarade avec amusement.

Un nouveau sursaut plus tard, la jaune jeta un regard terrible sur la rouge, forçant un sourire de facade tandis que son regard lui promettais qu'elle le paierais plus tard, avant de se tourner vers son professeur.

-Et j'expliquais à mon amie ici présente que c'était mon rôle en tant que préfète et que si j'en ressentais le besoin, je pourrais demander à être accompagnée durant mes rondes, d'un autre préfet. Vous n'êtes pas d'accord ?

Le professeur, laissa échapper un léger rire.

-Et bien, je suis contente de voir que Miss Fletcher à finie par se faire une amie. Je ne peux vous donnez tord à l'une comme à l'autre, vous avez toutes deux raisons.

Il sembla pensif quelques instants, son regard vert se faisant plus sérieux d'un coup avant de redevenir léger.

-Je suppose que pour cette fois-ci je peut faire une exception, Miss Fletcher, je vous laisse démontrer à votre amie que votre travail est sans danger pour votre sécurité, de sorte à ce que cet épisode ne se reproduise pas. Cela vous convient-il ?